Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ?
Les papillons de nuit qui ont une espérance de vie moyenne de 24h se reproduisent : la femelle va pondre des centaines d’œufs en haut des arbres, cela donnera naissance à des chenilles processionnaires. Elles ont un aspect velu car elles sont recouvertes de poils urticants qui peuvent se détacher lorsqu’elles se sentent menacées. Ils sont invisibles à l’œil nu et très urticants pour les animaux comme pour les humains. Ils libèrent une toxine venimeuse.
En France, ces chenilles sont classées comme nuisibles. Il existe la chenille processionnaire du Pin mais aussi du Chêne qui peut être moins connue. Elles sont normalement nocturnes et sont parfois identifiables par les nids en soie qu’elles tissent dans le haut des arbres. Elles se nourrissent des feuilles d’arbres sur lesquelles elles ont élus domicile.
Les deux espèces atteignent un stade larvaire final mais n’ont pas le même comportement : seule la chenille processionnaire du pin descend le long du tronc pour s’enfouir dans le sol pour former une chrysalide tandis que les chenilles processionnaires du Chêne atteint ce dernier stade dans le chêne.
La chenille processionnaire fait quelques centimètre et son nom fait référence à la procession : ces chenilles se déplacent en file indienne par groupe qui atteint parfois plusieurs centaines d’individus.
Elle est présente sur tout le territoire français et avec le réchauffement climatique les températures sont favorables à l’éclosion des œufs et donc à la croissance larvaire.
Quel danger représentent les différentes chenilles processionnaires ? Quel est le risque d’intoxication pour mon animal ?
Les chenilles processionnaires sont parfois visibles sur les tronc ou au sol, elles peuvent être le centre d’intérêt de vos animaux qui seront attiré par leur mouvement , et tenté de les toucher ou de les mettre à la bouche.
Aussi les nids vides représentent un danger, car en se dégradant, les poils urticants sont portés par le vent et peuvent rentrer en contact avec vous ou votre animal.
La thaumétopoéine est la protéine toxique urticante qui est libérée lorsque le poil se casse. Elle est hautement irritante et inflammatoire. Elle peut être en contact avec la peau ou les muqueuses (œil, nez, bouche).
Chez l’animal cela peut se manifester sous diverses formes selon la parties atteintes par les poils : des démangeaisons importantes (face, bouche, yeux), léchage compulsif, salivation importante, conjonctivite, gonflement (face, membre), vomissements (si l’animal a essayé de l’ingérer), éternuement ou détresse respiratoire (en cas d’inhalation), nécroses sévères (souvent visibles plusieurs jours après le contact). Dans de rare cas et en cas d’atteinte sévère , un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique, réaction allergique massive, sont possible. Il y a un risque vital à l’exposition de votre animal aux chenilles processionnaires.
Comment éviter les contacts avec ces nuisibles ?
Il ne faut pas toucher les chenilles ou les nids, ne pas toucher les zones où elles ont circulé. Ne pas tenter de détruire soit même les nids, mais plutôt prévenir la mairie pour connaitre les stratégies de lutte en place dans votre commune.
Vous devez éviter au maximum d’aller promener vos animaux dans les zones atteintes. Il faut faire attention en tondant la pelouse , car les poils peuvent être remis en suspension dans l’air et véhiculés par le vent. Idem si vous faites sécher du linge à l’extérieur, vos vêtements peuvent être recouvert de poils urticants.
La prévention est de mise si vous possédez des arbres atteints chez vous ou proche de chez vous. Les éco-pièges mis en place sont efficaces mais parfois ils peuvent « déborder » et des chenilles se retrouvent au sol à proximité.
Lorsque vous partez en balade en forêt il est préférable de porter des vêtements longs et un chapeau et de vous changer une fois arrivé à la maison. Le linge doit être placé dans un endroit qui ne peut être atteint par vos animaux de compagnie ou vos enfants.
Les chenilles processionnaires représentent-elles un danger à une certaine période de l’année ?
L’exposition est différente selon l’espèce de chenille : celle du pin est présente de janvier à mai avec un pic en mars tandis que celle du chêne est présente d’avril à août avec un pic en juin.Le printemps représente la période la plus dangereuse pour nos animaux, notamment les chiens car ils sont souvent amenés à se balader en forêt : votre chien pourrait les toucher avec sa truffe ou ses pattes.
Néanmoins le chat, les chevaux ou tout autre animal domestiqué peut rentrer en contact avec ces petites bêtes : les réactions sont toutes aussi graves pour la santé de votre animal et représentent une urgence, même si ce n’est pas un chien.
Que faire si mon animal a été ou est suspecté d’avoir été en contact avec des chenilles processionnaires ?
Si c’est possible faire une ou des photos des chenilles. Il faut rester calme et porter des gants avant toute manipulation.
Si l’animal peut avoir des poils urticants sur son pelage il est recommandé de le doucher abondamment sans frotter pour éviter de casser les poils urticants. Veuillez à bien insister sur les pattes et le museau de l’animal. Le propriétaire doit changer de vêtements au cas où des poils seraient présents sur ses habits, et les mettre à la machine directement.
Si l’animal se frotte le nez au sol, la gueule ou essai de mettre sa patte dedans, il faut rincer abondamment la bouche à l’eau claire (froide ou tempérée). Ne surtout pas mettre la tête de l’animal à la renverse pour éviter toute ingestion de poils ce qui pourrait causer davantage de lésions.
Si l’animal se frotte les yeux, rincer abondamment au sérum physiologique ou à l’eau claire le cas échéant, toujours sans frotter et si vous en avez une à disposition : mettez une collerette à votre chien ou votre chat.
Il est essentiel de regarder la langue de votre animal : en cas de contact celle-ci va être œdématiée. C’est-à-dire qu’elle va gonfler énormément et devenir ferme, voir elle va changer de couleur (rose, à rouge brique voir noire). Cela peut provoquer une obstruction des voies respiratoire et un étouffement. En cas d’œdème de la langue, vous pouvez donner des glaçons, du sorbet aux fruits ou de la glace à la vanille par pour ralentir le gonflement.
En cas d’ingestion, de difficultés respiratoires, de gonflement ou de toute dégradation de l’état général de votre animal, il faut contacter les urgences vétérinaires dans les minutes qui suivent l’exposition.
Dans tous les cas, le moindre doute justifie une consultation vétérinaire rapide.
Souvent plusieurs visites de suivi sont prévues pour voir l’évolution des plaies et en cas d’ingestion un recours à la chirurgie peut être nécessaire voir obligatoire. En 24-48h, si l’animal a mis en bouche une chenille, il peut y avoir une nécrose et une chute de la partie atteinte, avec un pronostic vital engagé.
Attention les douleurs provoquées par le venin des poils urticants peuvent donner lieu à un comportement inattendu chez votre compagnon. Il peut être agité , vocaliser, mordre ou griffer. Prenez vos précautions, un animal douloureux est un animal dangereux !
Existe-t-il des traitements à mettre en place immédiatement ?
La prévention semble être la seule arme efficace.
En premier lieu, il faut rincer a grande eau. Aucun traitement médical ou homéopathique n’est officiellement recommandé par les vétérinaires.
Il est cependant nécessaire de contacter le plus rapidement possible votre vétérinaire traitant ou son service d’urgence qui pourra vous donner des conseils à mettre en place avant votre arrivée en clinique.
Parmi l’arsenal thérapeutique pour soigner cette affection, on citera les anti-inflammatoire, les antihistaminiques, les anti-œdémateux, les antalgiques et les antibiotiques selon le cas et la gravité des lésions observées.
Ce qu’il faut retenir :
· Danger pour tous les animaux (chats, chiens, chevaux, etc) et l’Homme
· Partout en France , avec un risque croissant lié au réchauffement climatique
· Période étendue de janvier à août avec pic en mars et juin (selon l’espèce)
· Les poils qui sont très urticants et peuvent provoquer de graves lésions (nécroses, choc anaphylactique)
· Le bon réflexe à avoir : rester calme, porter des gants, empêcher l’animal de se gratter ou de se lécher, rincer abondamment à l’eau claire et prévenir son vétérinaire traitant ou le service de garde le cas échéant dès le contact.